jeudi 12 février 2015

"Malheur 10°", une bière qui ne rend pas malheureux...

La "Malheur 10°" - parce qu'il en existe une 6°, une 8° et une 12° - est brassée à la brasserie, baptisée elle-même "Malheur", à Buggenhout en Flandre (quelques dizaines de km au Nord-Ouest de Bruxelles). Il s'agit d'une brasserie familiale, créée par Balthazar de Landtsheer en 1773, ce qui en fait l'une des plus anciennes brasseries de Belgique encore en activité. Une activité qui a eu ses hauts et ses bas en fonction des modes commerciales autour de la bière, mais aussi des événements historiques. Au long de son histoire, cette brasserie a changé plusieurs fois de nom pour se fixer sur "Malheur" en 1997. (http://www.malheur.be/fr/la-brasserie/)

La "Malheur 10°" y est brassée depuis l'an 2000, d'où son autre nom de Malheur Millenium,ou MM comme les chiffres romains pour 2000. (http://www.malheur.be/fr/bieres/). 

Comme son nom l'indique, elle titre à 10% en volume d'alcool. C'est donc une bière puissante, de fermentation haute, refermentée en bouteille. On a donc une bière très alcoolisée par rapport à nombre d'autres, donc aussi bien plus sucrée. Le houblon, ajouté lui aussi en grande quantité, est là pour ajouter d'autres saveurs à la bière, mais aussi contrebalancer la rondeur alcoolisée, qui pourrait s'avérer excessive, en ajoutant une amertume marquée.

Voici l'objet du délit : 


Au visuel, on a une bière à la belle robe blonde foncée, au trouble important. Ce qui n'enlève rien à la qualité de cette bière, comme des autres bières troublées en général. C'est dû à la présence de levures ajoutées pour la refermentation en bouteille. Elle est surmontée d'un col de mousse blanche d'abord abondant, puis plus fin, mais persistant jusqu'à la fin du verre.

Ce col de mousse dégage des arômes très marqués avec un mélange de douceur sucrée du style confiture de fruits jaunes et d'arômes plus vifs - poivrés pour certains, épicés selon moi (mais, chacun son nez...). On peut y détecter des touches florales assez marquées et des notes d'agrume. 

En bouche, cette bière a une consistance épaisse et liquoreuse, traduisant une bière bien alcoolisée. Et on a effectivement affaire, comme je le disais plus haut, à une bière bien maltée. J'entends par là qu'elle présente une belle rondeur fruitée et céréalière, accentuée par le taux d'alcool élevé. Cette rondeur alcoolisée est contrebalancée par des saveurs florales prononcées d'une part, et une amertume marquée et rafraîchissante d'autre part.

La "malheur 10°", une bière de dégustation savoureuse et complexe. A toutefois ne pas déguster n'importe quand... Dégustez cela en plein été sous un soleil de plomb, et vous aurez un mal de chien à vous en remettre... D'autant qu'elle est plus agréable à boire à température de cave (12°C.) Elle serait donc à privilégier lors de soirées au coin du feu pour se réchauffer. Sa chaleur alcoolisée y contribue beaucoup. Ou alors avec un repas riche et épicé. En tout cas une bière à la rondeur qui n'écoeure pas et à la chaleur agréable. A essayer pour ceux qui aiment le costaud.

NB : les appréciations et commentaires donnés ici n'engagent que moi. Ne pas les prendre pour argent comptant car je suis loin d'être un grand spécialiste... Disons qu'elles peuvent servir d'indications.

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